Fondé sur l’approche du COPA en matière de parentage positif, ce module d’apprentissage unique s’adresse aux parents et responsables d’enfants. Le projet a été financé par la Fondation du droit de l’Ontario. Cet outil pratique et facile à utiliser renferme les composantes suivantes.
SCÉNARIOS
Situations de la vie courante et idées pour y réagir positivement. Les scénarios sont répartis en trois groupes d’âge.RÉFLEXION PLUS APPROFONDIE
Observations sur divers sujets connexes (crises de colère, discipline, intimidation) accompagnées de petits récits personnels.RESSOURCES
Lectures connexes et autres informations sur ces sujets.
Autres informations.
Avant de commencer, renseignez-vous sur la punition corporelle et sur les raisons pour lesquelles le COPA encourage l’adoption d’un style parental qui soutient l’autonomie.
La punition corporelle était perçue, et est encore perçue de nos jours, comme un outil indispensable pour corriger un comportement ou dégrader la personne ciblée.
C’était, et continue d’être selon de nombreuses personnes, un droit. Les personnes qui détenaient le pouvoir pouvaient utiliser la force physique pour discipliner ou punir une personne ou la forcer à obéir.
Au fil des ans, on a continué à percevoir la punition corporelle de l’enfant non seulement comme un droit, mais aussi comme une mesure recommandée aux parents. Même si les choses tendent heureusement à changer, la perception demeure vraie pour certaines personnes encore aujourd’hui.
« Si tu ne punis pas les enfants, tu vas les gâter. » Nous avons entendu souvent cette phrase – ou l’avons même utilisée croyant que nous DEVONS infliger une punition corporelle, sinon nous ne faisons pas notre devoir de parents ou de responsables d’enfants.
LA RECHERCHE DÉMONTRE FAIT TOUJOURS RESSORTIR LES EFFETS NÉGATIFS. Toute la recherche légitime sur le sujet aboutit aux mêmes résultats! La punition corporelle a des effets dommageables sur les enfants!
ABOLIR LA PUNITION CORPORELLE AU CANADA. Au cours des derniers siècles, de nombreuses lois ont été modifiées :
- Après 1860, il est devenu illégal d’infliger une punition corporelle aux femmes et aux servants.
- La punition corporelle des esclaves est disparue avec la codification du droit pénal en 1892.
- La punition corporelle des prisonniers a été abolie en 1972. (Tardivement!)
ARTICLE 43. MAIS - le droit d’infliger une punition corporelle aux enfants est toujours permis, même aujourd’hui, dans certaines circonstances établies dans l’article 43, du Code criminel du Canada.
2000. La société canadienne commence à changer sa perspective grâce à d’autres recherches et à la conscientisation aux droits des enfants au Canada et ailleurs dans le monde.
2004. Une coalition regroupant de nombreux groupes, menée par la Canadian Foundation for Children, Youth and the Law, sollicite un jugement de la Cour suprême du Canada. L’idée est de faire abolir l’article 43 du Code criminel du Canada qui viole la Charte canadienne des droits et libertés. La Cour n’annule pas l’article du Code qui permet aux parents, tutrices et tuteurs d’infliger une punition corporelle à leurs enfants, mais établit des paramètres sur le type de punition corporelle considérée comme étant « raisonnable » en vertu de la loi.
2017. Le gouvernement fédéral actuel promet d’abolir l’article 43. Il s’agit d’une des recommandations formulées dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation que le gouvernement Trudeau promet d’instaurer.
Il s’agit d’une punition infligée au corps d’une personne.
Pourquoi utilisons-nous le mot corporel? Le mot corporel signifie tout ce qui est relatif au corps.
« Les enfants en ont assez de se faire dire qu’ils sont l’avenir. Ils veulent profiter de leur jeunesse, libre de toute violence, aujourd’hui. » – Paulo Pinheiro, 2007, Assemblée générale des Nations unies
De nombreuses personnes seront peut-être étonnées d’apprendre que le Canada reste l’un des seuls pays du genre à sanctionner la punition corporelle des enfants.
En effet, plus de 50 pays, dont un bon nombre partagent des valeurs semblables aux nôtres (et de nombreux autres qui ne les partagent pas), ont éliminé le droit d’utiliser une telle mesure disciplinaire sur les enfants et les pupilles.
Malgré le très grand nombre de recherches montrant les torts causés par la punition corporelle, malgré le fait que la vaste majorité de la population canadienne rejette l’idée d’infliger ce type de mesures disciplinaires et que le gouvernement canadien en décourage l’usage, malgré le fait que l'Organisation des Nations unies a souvent réprimandé le Canada pour continuer à l’autoriser, les parents ont toujours le droit d’infliger une punition corporelle à condition de respecter les restrictions suivantes :
- L'usage de la force pour corriger un enfant n'est permis que dans les cas où l'enfant peut apprendre et ne doit pas être dû à la colère.
- L’enfant doit être âgé entre 2 et 12 ans.
- La force doit être raisonnable et l'effet doit être « transitoire et insignifiant » (mots de la Cour suprême). Il est illégal et jugé non raisonnable de frapper un enfant parce qu’on est en colère ou frustré par son comportement, peu importe l’âge de l’enfant.
- La personne ne doit pas utiliser d’objets, comme une règle ou une ceinture, pour administrer la force, peu importe l’âge de l’enfant.
- La personne ne doit pas frapper ou gifler la tête de l’enfant, peu importe l’âge de l’enfant.
- La force ne doit pas être exercée en fonction de la gravité du comportement à corriger.
Et oui, il faut beaucoup d’attention, de patience et de compassion pour élever nos enfants pour qu’elles et ils fassent confiance aux autres et développent diverses compétences et la confiance en soi, n’est-ce pas?
Mais, nous savons que c’est encore plus difficile de le faire si nous n’avons pas reçu ce genre d’attention dans notre enfance.
L’objectif du module d’apprentissage est de nous aider à mieux interagir avec nos enfants et à les guider en toute douceur.
Au COPA, nous croyons sincèrement que les sentiments des enfants comptent. Nous sommes d’avis que les adultes qui en prennent soin ont la tâche cruciale de les écouter.Nous croyons aussi que les adultes jouent un rôle clé dans la vie des enfants. Écouter les enfants ne signifie pas baisser les bras ou les laisser faire tout ce qu’elles ou ils veulent.
Il a été démontré que les enfants ont plus de facilité à avancer dans la vie et à relever des défis en sachant que les adultes qui en sont responsables ont leur bien-être à cœur et leur font confiance.Cela ne veut certainement pas dire qu’il s’agit d’une tâche facile. Au contraire, c’est habituellement très difficile! Et souvent, plus nous nous préoccupons de leur mieux-être, plus c'est difficile.
Nos enfants sont précieux à nos yeux. Nous avons souvent tendance à nous inquiéter ou même à angoisser. Cette peur risque bien de ne pas faire ressortir le meilleur de nous-mêmes.
C’est pourquoi nous vous proposons des scénarios qui reflètent la vraie vie. Nous avons toutes et tous fait mieux et moins bien. S’il nous arrive de bien faire les choses, il nous arrive aussi parfois de mal les faire. Nous savons que personne n’est parfait!
Mais la réflexion et la pratique nous aident à nous améliorer.
Mais surtout, nous pouvons aspirer à devenir le type de parents ou de responsables d’enfants attentionnés qui respectent les sentiments des jeunes, qui aident à établir des relations empreintes de confiance et qui obtiennent au bout du compte de meilleurs résultats! Les enfants s’en rendront compte et réagiront aux efforts que nous faisons.Il ne nous reste plus qu’à espérer que les réflexions et les scénarios proposés vous faciliteront un peu la tâche!