9 À 12 ANS

Scénario 1.

Michel, le fils de Robert, a 12 ans. Il dit à son père qu’il s’en va jouer chez le voisin. Robert découvre que son fils est plutôt allé à la maison d’un ami qu’il n’approuve pas. Michel sait qu’il n’a pas le droit d’y aller.

Action 1. Robert est fâché. Il dit à Michel : « Tu as brisé les règles et tu m’as menti. S’il y a une chose que je ne peux pas supporter, ce sont les mensonges. » Il frappe Michel au visage. Faire preuve d’une présence active sans punir.

Action 2. Robert dit à Michel : « Tu es puni pendant un mois. Va dans ta chambre et écris 100 fois : Je ne briserai pas les règles. Je vais toujours dire la vérité. » Réflexions sur la punition.
Action 3. Robert invite Michel à s’assoir avec lui. Il lui dit : « Je suis vraiment inquiet du fait que tu sois allé chez… J’aimerais bien qu’on en parle. Tu sais que je n’aime pas l’idée que tu te tiennes avec ce garçon. » Robert demande ensuite à Michel des suggestions sur la manière de gérer la situation. Il s’assoit avec lui et l’invite à lui répéter l’entente qu’ils avaient conclue. Il rappelle à Michel que sa sécurité est la chose la plus importante. Il lui demande ensuite qu’est-ce qui pourrait l’aider à respecter l’entente à partir de maintenant? Donner la chance de changer.

Scénario 2.

Alain découvre que sa fille Michelle a parlé au téléphone après l’heure du coucher. Ce n’est pas la première fois que ça arrive.

Action 1. Alain dit à sa fille : « Je n’ai pas le temps de venir vérifier tout le temps si tu m’écoutes. Je pensais pouvoir te faire confiance. De toute évidence, je ne peux pas. Tu n’as plus le droit d’aller sur Facebook! Ni sur Instagram! Tu n’as plus le droit d’utiliser les médias sociaux! Plus d’ordinateur non plus! »
Action 2. Alain arrache le téléphone des mains de Michelle et le fait tomber par terre. Le téléphone se brise et il dit : « Maintenant, regarde ce que tu m’as fait faire! »
Action 3. Alain dit à sa fille : « Tu sais que tu n’es pas censée utiliser ton téléphone, n’est-ce pas? Y avait-il une urgence? » S’il n’y avait pas d’urgence, Alain lui demande en premier lieu de lui donner une bonne raison pour l’appel téléphonique. Si sa fille ne peut pas en donner une, Alain peut retirer le téléphone pour le reste de la soirée. Calmement. Discipline.

Scénario 3.

Freda reçoit un appel de l’école de Charlotte. On lui dit que sa fille en a intimidé une autre.

Action 1. Freda est fâchée. Elle s’approche de Charlotte et lui dit : « Tu devrais savoir qu’on ne fait pas ça. J’ai tellement honte que l’école ait été obligée de m’appeler. Attends-toi à avoir beaucoup d’ennuis avec moi et l’école. » Demander aux enfants de s’excuser.
Action 2. Freda confronte Charlotte dès qu’elle arrive de l’école. Elle lui tord les oreilles et dit : « Nous devons nous parler tout de suite. Tu vois ce que peut ressentir une personne à qui on fait mal. J’imagine que ça doit faire aussi mal que cela. »
Action 3. Freda prend une grande respiration et pense au problème. Une fois que Charlotte a fini de souper, elle lui demande de lui parler. Elle commence la conversation en disant : « J’ai reçu un appel inquiétant de l’école au sujet d’un problème assez grave. Assoyons-nous pour en parler. J’aimerais t’entendre me raconter ce qui se passe avec… pour que nous puissions résoudre le problème. »

Réflexions sur la punition.

Au COPA, nous encourageons les parents et responsables d’enfants à abandonner l’idée de les punir, de leur faire honte ou de les blâmer et à privilégier plutôt les occasions d’apprentissage.

Comme guides inspirants et attentifs, nous espérons aider nos enfants à tirer profit des nombreux défis auxquels elles et ils sont confrontés pour leur permettre d’en apprendre davantage sur elles-mêmes et eux-mêmes et sur les autres.

Un.e enfant de deux ans qui prend la pelle d’un.e autre en apprendra beaucoup plus si on lui enseigne la notion du partage ou l’idée que chacun.e doit attendre son tour que si on la ou le punit. Elle ou il en apprendra aussi beaucoup plus sur ses besoins et ceux des autres. C’est ainsi qu’elle ou il développera des aptitudes de vie et de conscience de soi. En fait, à ce stade de la vie, la punition est toujours négative et ne comporte aucun apprentissage.

Si on punit un.e enfant de dix ans qui en a intimidé un.e autre dans la cour d’école en la ou le privant de récréation pendant une semaine, elle ou il ne comprendra pas en quoi son comportement était inapproprié. L’enfant se sentira sans doute mal, aura peut-être honte, mais qu’aura-t-elle ou qu’aura-t-il appris sur l’intimidation? Sur ses rapports avec ses camarades de classe, sur les relations saines, sur le respect des autres?

Nous encourageons les parents et responsables d’enfants à se poser la question suivante : Quel apprentissage en tire l’enfant?

Nous établissons un environnement négatif et hostile si nous utilisons la punition comme solution pour corriger un.e enfant qui a fait une erreur, à qui il manque de l’information ou même, dans certains cas, malgré le fait que l’on sait qu’elle ou il n’a pas encore acquis les connaissances requises pour agir différemment.

En revanche, nous lui permettons d’acquérir de saines habitudes de vie si nous l’aidons à apprendre à résoudre les problèmes et si nous lui donnons la capacité de reconnaître et de gérer une situation difficile.

Et ce, non seulement pour assurer son avenir – mais une enfance heureuse aussi.

Faire preuve d’une présence active sans punir.

Pour la plupart d’entre nous, il tout à fait normal, naturel et logique de punir une personne qui s’est mal conduite.

Au COPA, nous sommes d’avis qu’il est préférable de laisser tomber l’idée de punir. Notre simple présence – attention, disponibilité et écoute – peut permettre d’éviter que certaines situations dégénèrent en conflits, deviennent problématiques ou nous poussent à avoir recours à la punition.

Donner la chance de changer.

Il est difficile d’être parents et de prendre soin des enfants. Le COPA croit sincèrement à l’apprentissage qui se fait sans jugement, sans blâme et sans honte – non seulement pour les enfants, mais pour les adultes aussi!

Nous pouvons faire des efforts pour prendre mieux soin de nos enfants, de nos petits-enfants ou des enfants dont nous avons la garde. Nous ferons sans doute des erreurs, nous aurons des réactions fâcheuses, parfois démesurées, nous nous mettrons en colère et nous risquons de faire preuve d’impatience dans certaines situations. Il peut même arriver que nous ayons peur et que nous ne soyons pas trop fiers de nos interventions, MAIS nous pouvons prendre les mesures nécessaires pour changer.

Voici quelques suggestions pour nous aider à modifier la façon dont nous interagissons avec les enfants :

  • Ralentir
  • Respirer
  • Continuer à respirer
  • Admettre que l’on a tort
  • Offrir des choix
  • S’excuser (avec sincérité)
  • Demander des conseils sur les diverses façons de gérer la situation
  • Faire un remue-méninges
  • Écouter les enfants et les laisser exprimer leurs sentiments
  • Continuer à respirer

Commander Outil de résolution de problèmes.

Discipline.

Définition / Pratique adoptée pour forcer les gens à obéir à des règles ou à un code de comportement à l’aide de punitions en vue de corriger les actes de désobéissance.

Par exemple / « Elle était trop insouciante, elle n’a pas su discipliner ses enfants. »

Au COPA, nous sommes d’avis que d’élever un.e enfant ou en prendre soin n’a rien à voir avec l’idée de lui apprendre à obéir. En fait, l’enfant à qui on apprend à obéir aux personnes en position d’autorité est un.e enfant – et plus tard un.e adulte – plus vulnérable aux agressions.

Toute personne – peu importe qu’il s’agisse d’un.e enfant ou d’un.e adulte – qui s’en prend aux autres a tendance à cibler un.e jeune qui semble avoir peur de désobéir aux personnes en position d’autorité. Apprendre à un.e enfant à obéir aveuglément peut se révéler très dangereux.

Pour le COPA, le parentage devrait consister en un encadrement attentionné et compatissant. C’est ce qu’on appelle le parentage positif. Le parentage positif diffère de l’entraînement à l’obéissance en ce sens que l’on parle plutôt de présence attentive, d’écoute, de prendre les sentiments des enfants au sérieux et de donner l’exemple des comportements que l’on aimerait que les jeunes adoptent.

Il est essentiel d’aider nos enfants à développer l’aptitude qui leur permettra de réfléchir aux problèmes auxquels elles et ils seront confrontés et de trouver des solutions positives et pratiques. Cette aptitude leur sera utile tout au long de leur vie, les aidera à prendre mieux conscience d’elles-mêmes et d’eux-mêmes et à renforcer leur confiance en soi.

Les enfants à qui on apprend à surmonter les situations difficiles sont plus en sécurité et mieux outillés pour gérer les nombreux défis qui se présentent dans leur vie. Le contraire est vrai si on oblige les enfants à faire exactement ce qu’on leur dit de faire.

Nous voulons encourager nos enfants à écouter et à respecter leurs propres sentiments tout comme nous respectons leurs sentiments et espérons que les autres respectent les nôtres.

Dans l’immédiat : Lorsqu’un problème se présente, si nous appuyons notre enfant et l’écoutons de façon à favoriser son autonomisation, nous l’aidons à reconnaître une situation difficile et à la gérer. L’aptitude que notre enfant acquiert dans ce type d’échange est la force de caractère.

En général : Nous permettons à nos enfants de développer d’importantes compétences en leur donnant le temps et l’espace de s’exprimer tout en apprenant à résoudre les problèmes. Nous leur apprenons également à s’autodiscipliner. L’autodiscipline est une aptitude très utile dans la vie, admirée de toutes et de tous.

Crises de colère.

Définition / Explosion de colère et de frustration non contrôlée habituellement associée à un enfant en bas âge.

Par exemple / « Son enfant fait souvent des crises de colère quand il ne peut pas faire ce qu’il veut. »

Il est difficile d’imaginer qu’une personne qui a pris soin d’un enfant n’a pas eu à gérer une crise de colère à un moment donné. L’Internet regorge de suggestions pour aider les parents à gérer une telle situation. Le vocabulaire utilisé est fascinant. Il vaut la peine qu’on y réfléchisse.

Mon expression favorite, par exemple, est l’idée qu’il faut dompter l’enfant. On considère donc clairement les enfants comme étant des animaux sauvages. On peut même s’imaginer dans la cage confrontant l’enfant tenant un fouet d’une main et une chaise de l’autre!

Au COPA, nous sommes d’avis que les enfants sont des personnes à part entière – avec des sentiments d’impuissance et de frustration semblables à ceux des adultes! Il est très rare de rencontrer une personne adulte qui n’a pas eu envie de se mettre en colère ou qui ne se souvient pas d’un moment dans son enfance où on n’a pas tenu compte de ses sentiments et de l’émotion intense en découlant.

En plus de ne pas tenir compte des sentiments des enfants, s’imaginer qu’il faut les dompter peut leur causer de graves torts, comme les exposer à toutes sortes d’agressions. Nous voulons encourager nos enfants à écouter et à respecter leurs propres sentiments tout comme nous respectons leurs sentiments et espérons que les autres respectent les nôtres. Les enfants qui sont domptés – rabaissés, réprimés, laissés pour compte, dénigrés – sont des enfants qui sont beaucoup plus vulnérables.

Oui, il est très difficile de gérer une crise de colère. Et c’est encore plus difficile quand les autres nous observent– et dans bien des cas jugent notre façon d’intervenir. Considérons ces crises pour ce qu’elles sont réellement : l’expression d’impuissance et de frustration d’une personne.

Dans l’immédiat : Appuyer nos enfants et les écouter de façon à favoriser leur autonomisation peut contribuer à désamorcer une crise de colère en quelques secondes.

En général : Donner à nos enfants le temps et l’espace de s’exprimer tout en apprenant à le faire de façon positive renforce chez elles et chez eux d’importantes aptitudes de vie et minimise le risque de crises de colère.

Demander aux enfants de s’excuser.

Nous avons souvent l’impression de faire la bonne chose en demandant aux enfants de s’excuser. Selon nous, cela fait partie d’une bonne éducation parce que nous leur faisons prendre conscience de ce qu’elles ou ils ont fait de mal.

Le COPA invite les gens à réexaminer cette façon de faire. En forçant une personne à s’excuser, nous lui faisons dire ce que nous voulons entendre, mais nous ne savons pas ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même.

Nous avons toutes et tous accepté les excuses de quelqu’un tout en sachant qu’elles n’étaient pas sincères. Une excuse forcée est très différente d’une excuse sincère.

Obliger une personne à s’excuser peut provoquer du ressentiment et cela peut se retourner contre nous.

Et demander aux enfants de se présenter mutuellement des excuses peut se révéler encore pire!

Il est important que les enfants, tout comme les adultes, apprennent à éprouver du regret, du remords et de la tristesse et qu’elles et ils le disent. Cette compétence peut être développée. Et souvent, la meilleure façon pour un.e enfant de l’apprendre est de voir les adultes donner l’exemple.

Fait intéressant : Les enfants et les jeunes qui s’entretiennent avec les représentant.e.s du COPA parlent de la frustration qu’elles et ils ressentent quand on les force à s’excuser. Elles et ils s’empressent d’ajouter qu’il est très rare que les adultes s’excusent auprès des jeunes!