5 À 8 ANS

Scénario 1.

Matthieu, le fils de Paul, a 5 ans. Il renverse sur l’ordinateur le verre de jus qu’il avait dans les mains.

Action 1. Paul le frappe et lui dit : « Regarde ce que tu as fait. Tu as ruiné notre ordinateur! Sais-tu combien de temps nous avons mis à économiser suffisamment d’argent pour l’acheter? Cet ordinateur, c’est pour toute la famille. Maintenant, il est brisé! Ça coûte une fortune! »
Action 2. Paul dit à son fils : « Tu es tellement maladroit. Va dans ta chambre! Tu es en pénitence! Je dois réfléchir à ce que je vais faire avec toi. » Réflexions sur la punition.
Action 3. Paul prend une grande respiration et dit à son fils : « Je suis vraiment contrarié, mais je sais que tu ne l’as pas fait exprès. C’est un accident. Ça arrive à tout le monde. Je vais le faire réparer. » Faire preuve d’une présence active sans punir.

Scénario 2.

Georges, le fils de Josiane, joue souvent avec une balle dans la maison. Elle lui a pourtant dit de ne pas jouer à la balle dans la maison. Et maintenant, il vient de briser un vase très spécial qu’elle aime beaucoup.

Action 1. Josiane arrache la balle des mains de Georges et la porte à son visage en disant : « Va nettoyer tout de suite ton dégât. Tu as de la chance que je ne te frappe pas avec la balle. C’est exactement ce qui me serait arrivé quand j’étais jeune. » Donner la chance de changer.
Action 2. Josiane dit à son fils : « Tu sais que tu n’es pas censé jouer avec la balle dans la maison. Tu viens de briser le vase que grand-maman nous a donné. Donne-moi cette balle. C’est fini. Tu ne peux plus jouer avec la balle. Et je te mets en punition pendant un mois. Nettoie ton dégât et va te coucher sans souper! » Discipline.
Action 3. : Josiane dit à son fils : « Je suis tellement contrariée, mais je suis certaine que tu ne l’as pas fait exprès. Par contre, tu sais très bien que nous avions une règle : tu n’étais pas censé jouer à la balle dans la maison. Tu viens de briser un objet auquel je tenais beaucoup. Je dois vraiment prendre une grande respiration. Je vais d’abord me calmer et nous en reparlerons un peu plus tard. Pour l’instant, je vais t’aider à nettoyer ce dégât! »

Scénario 3.

Sheila a planifié une belle sortie. Elle est pressée. Elle veut aller au plus vite reconduire ses enfants chez sa tante qui a accepté de les garder. Sa fille Nina refuse d’y aller et fait une crise. Crises de colère.

Action 1. Sheila dit à sa fille : « Tu vas faire ce que je te dis et je ne veux pas entendre un mot! Allez tous dans la voiture ou je vais vous donner la fessée. Je suis déjà très en retard! »
Action 2. Sheila dit à Nina : « Ne sois pas égoïste. Tu sais que je ne sors jamais. Et ta tante aura de la peine de ne pas te voir. Qu’est-ce que je vais lui dire? »
Action 3. Sheila invite Nina à venir s’assoir avec elle à la table pour lui parler. Elle lui donne un câlin et lui demande gentiment : « Qu’est-ce qui se passe Nina? D’habitude, tu aimes aller chez notre tante! Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas y aller cette fois-ci. » Elles ont une conversation au sujet des sentiments de Nina.

Réflexions sur la punition.

Au COPA, nous encourageons les parents et responsables d’enfants à abandonner l’idée de les punir, de leur faire honte ou de les blâmer et à privilégier plutôt les occasions d’apprentissage.

Comme guides inspirants et attentifs, nous espérons aider nos enfants à tirer profit des nombreux défis auxquels elles et ils sont confrontés pour leur permettre d’en apprendre davantage sur elles-mêmes et eux-mêmes et sur les autres.

Un.e enfant de deux ans qui prend la pelle d’un.e autre en apprendra beaucoup plus si on lui enseigne la notion du partage ou l’idée que chacun.e doit attendre son tour que si on la ou le punit. Elle ou il en apprendra aussi beaucoup plus sur ses besoins et ceux des autres. C’est ainsi qu’elle ou il développera des aptitudes de vie et de conscience de soi. En fait, à ce stade de la vie, la punition est toujours négative et ne comporte aucun apprentissage.

Si on punit un.e enfant de dix ans qui en a intimidé un.e autre dans la cour d’école en la ou le privant de récréation pendant une semaine, elle ou il ne comprendra pas en quoi son comportement était inapproprié. L’enfant se sentira sans doute mal, aura peut-être honte, mais qu’aura-t-elle ou qu’aura-t-il appris sur l’intimidation? Sur ses rapports avec ses camarades de classe, sur les relations saines, sur le respect des autres?

Nous encourageons les parents et responsables d’enfants à se poser la question suivante : Quel apprentissage en tire l’enfant?

Nous établissons un environnement négatif et hostile si nous utilisons la punition comme solution pour corriger un.e enfant qui a fait une erreur, à qui il manque de l’information ou même, dans certains cas, malgré le fait que l’on sait qu’elle ou il n’a pas encore acquis les connaissances requises pour agir différemment.

En revanche, nous lui permettons d’acquérir de saines habitudes de vie si nous l’aidons à apprendre à résoudre les problèmes et si nous lui donnons la capacité de reconnaître et de gérer une situation difficile.

Et ce, non seulement pour assurer son avenir – mais une enfance heureuse aussi.

Faire preuve d’une présence active sans punir.

Pour la plupart d’entre nous, il tout à fait normal, naturel et logique de punir une personne qui s’est mal conduite.

Au COPA, nous sommes d’avis qu’il est préférable de laisser tomber l’idée de punir. Notre simple présence – attention, disponibilité et écoute – peut permettre d’éviter que certaines situations dégénèrent en conflits, deviennent problématiques ou nous poussent à avoir recours à la punition.

Donner la chance de changer.

Il est difficile d’être parents et de prendre soin des enfants. Le COPA croit sincèrement à l’apprentissage qui se fait sans jugement, sans blâme et sans honte – non seulement pour les enfants, mais pour les adultes aussi!

Nous pouvons faire des efforts pour prendre mieux soin de nos enfants, de nos petits-enfants ou des enfants dont nous avons la garde. Nous ferons sans doute des erreurs, nous aurons des réactions fâcheuses, parfois démesurées, nous nous mettrons en colère et nous risquons de faire preuve d’impatience dans certaines situations. Il peut même arriver que nous ayons peur et que nous ne soyons pas trop fiers de nos interventions, MAIS nous pouvons prendre les mesures nécessaires pour changer.

Voici quelques suggestions pour nous aider à modifier la façon dont nous interagissons avec les enfants :

  • Ralentir
  • Respirer
  • Continuer à respirer
  • Admettre que l’on a tort
  • Offrir des choix
  • S’excuser (avec sincérité)
  • Demander des conseils sur les diverses façons de gérer la situation
  • Faire un remue-méninges
  • Écouter les enfants et les laisser exprimer leurs sentiments
  • Continuer à respirer

Commander Outil de résolution de problèmes.

Discipline.

Définition / Pratique adoptée pour forcer les gens à obéir à des règles ou à un code de comportement à l’aide de punitions en vue de corriger les actes de désobéissance.

Par exemple / « Elle était trop insouciante, elle n’a pas su discipliner ses enfants. »

Au COPA, nous sommes d’avis que d’élever un.e enfant ou en prendre soin n’a rien à voir avec l’idée de lui apprendre à obéir. En fait, l’enfant à qui on apprend à obéir aux personnes en position d’autorité est un.e enfant – et plus tard un.e adulte – plus vulnérable aux agressions.

Toute personne – peu importe qu’il s’agisse d’un.e enfant ou d’un.e adulte – qui s’en prend aux autres a tendance à cibler un.e jeune qui semble avoir peur de désobéir aux personnes en position d’autorité. Apprendre à un.e enfant à obéir aveuglément peut se révéler très dangereux.

Pour le COPA, le parentage devrait consister en un encadrement attentionné et compatissant. C’est ce qu’on appelle le parentage positif. Le parentage positif diffère de l’entraînement à l’obéissance en ce sens que l’on parle plutôt de présence attentive, d’écoute, de prendre les sentiments des enfants au sérieux et de donner l’exemple des comportements que l’on aimerait que les jeunes adoptent.

Il est essentiel d’aider nos enfants à développer l’aptitude qui leur permettra de réfléchir aux problèmes auxquels elles et ils seront confrontés et de trouver des solutions positives et pratiques. Cette aptitude leur sera utile tout au long de leur vie, les aidera à prendre mieux conscience d’elles-mêmes et d’eux-mêmes et à renforcer leur confiance en soi.

Les enfants à qui on apprend à surmonter les situations difficiles sont plus en sécurité et mieux outillés pour gérer les nombreux défis qui se présentent dans leur vie. Le contraire est vrai si on oblige les enfants à faire exactement ce qu’on leur dit de faire.

Nous voulons encourager nos enfants à écouter et à respecter leurs propres sentiments tout comme nous respectons leurs sentiments et espérons que les autres respectent les nôtres.

Dans l’immédiat : Lorsqu’un problème se présente, si nous appuyons notre enfant et l’écoutons de façon à favoriser son autonomisation, nous l’aidons à reconnaître une situation difficile et à la gérer. L’aptitude que notre enfant acquiert dans ce type d’échange est la force de caractère.

En général : Nous permettons à nos enfants de développer d’importantes compétences en leur donnant le temps et l’espace de s’exprimer tout en apprenant à résoudre les problèmes. Nous leur apprenons également à s’autodiscipliner. L’autodiscipline est une aptitude très utile dans la vie, admirée de toutes et de tous.

Crises de colère.

Définition / Explosion de colère et de frustration non contrôlée habituellement associée à un enfant en bas âge.

Par exemple / « Son enfant fait souvent des crises de colère quand il ne peut pas faire ce qu’il veut. »

Il est difficile d’imaginer qu’une personne qui a pris soin d’un enfant n’a pas eu à gérer une crise de colère à un moment donné. L’Internet regorge de suggestions pour aider les parents à gérer une telle situation. Le vocabulaire utilisé est fascinant. Il vaut la peine qu’on y réfléchisse.

Mon expression favorite, par exemple, est l’idée qu’il faut dompter l’enfant. On considère donc clairement les enfants comme étant des animaux sauvages. On peut même s’imaginer dans la cage confrontant l’enfant tenant un fouet d’une main et une chaise de l’autre!

Au COPA, nous sommes d’avis que les enfants sont des personnes à part entière – avec des sentiments d’impuissance et de frustration semblables à ceux des adultes! Il est très rare de rencontrer une personne adulte qui n’a pas eu envie de se mettre en colère ou qui ne se souvient pas d’un moment dans son enfance où on n’a pas tenu compte de ses sentiments et de l’émotion intense en découlant.

En plus de ne pas tenir compte des sentiments des enfants, s’imaginer qu’il faut les dompter peut leur causer de graves torts, comme les exposer à toutes sortes d’agressions. Nous voulons encourager nos enfants à écouter et à respecter leurs propres sentiments tout comme nous respectons leurs sentiments et espérons que les autres respectent les nôtres. Les enfants qui sont domptés – rabaissés, réprimés, laissés pour compte, dénigrés – sont des enfants qui sont beaucoup plus vulnérables.

Oui, il est très difficile de gérer une crise de colère. Et c’est encore plus difficile quand les autres nous observent– et dans bien des cas jugent notre façon d’intervenir. Considérons ces crises pour ce qu’elles sont réellement : l’expression d’impuissance et de frustration d’une personne.

Dans l’immédiat : Appuyer nos enfants et les écouter de façon à favoriser leur autonomisation peut contribuer à désamorcer une crise de colère en quelques secondes.

En général : Donner à nos enfants le temps et l’espace de s’exprimer tout en apprenant à le faire de façon positive renforce chez elles et chez eux d’importantes aptitudes de vie et minimise le risque de crises de colère.